Comment je suis devenue doula ?

« Papa, Maman, je sais ce que je vais faire quand je serai grande. » (Petite note de l’auteure : à ce moment-là, j’avais 36 ans, j’étais mariée, maman de 2 enfants et j’avais une carrière de cadre d’une dizaine d’année dans une entreprise du CAC40. Enfin, tout allait bien, hein !)

(Toute ressemblence avec des faits réels ne serait que pure et fortuite coïncidence… ou pas 😉 )

« Papa, Maman, je vais être doula… » Long silence…

« Non, mais Maman, arrête de pleurer ! C’est pas si grave… Ah, tu pleures parce que tu ne sais pas ce que ça veut dire… Papa, arrête de taper sur ton téléphone, je vous explique ça tout de suite. »

« Bon, vous vous souvenez quand BigSis est née ? … Ben, non, pas vraiment, n’est-ce pas ? Vous n’étiez pas là. En fait, personne n’était là. Apa et moi, on était un peu seuls au monde. J’avais beau avoir lu pleins de bouquins, d’articles, de sites. Quand elle est arrivée, je me sentais perdue. Je n’avais pas de soutien, de personne de confiance sur place à qui j’aurais pu poser mes questions (… à la con… tant qu’à faire). Plus les jours avançaient, plus je rentrais dans un cercle vicieux. Au-delà de la java des hormones et de la fatigue, j’avais de plus en plus de questions, de doutes, de problèmes. Mon histoire devenait de plus en plus lourde et personne n’était là pour me soulager.

Je sais, Maman, il y avait le téléphone et les super forums sur Internet, mais moi, j’avais des questions concrètes… J’avais besoin des mots qui correspondaient à ma propre situation. D’ailleurs, je voulais partager tout simplement ma propre histoire autour d’un thé. J’avais beaucoup d’inconfort et beaucoup d’inconnus, même des remords, de la culpabilité. Mais personne… personne pour m’écouter.

Et en même temps, j’ai vu, j’ai entendu des conseils. Beaucoup, trop… Tout et le contraire. J’étais encore plus perdue. J’étais persuadée de certaines choses, puis je me suis laissée déstabiliser, perdre la confiance en mes jugements et mes choix.

Puis un jour, je m’en suis sortie. Tout comme j’y suis rentrée. Seule. Par ma propre force. J’ai eu de la chance. Mais ça m’a fait réfléchir. Est-ce que toutes les jeunes mamans vivent ça ? Est-ce que c’est normal de retrouver une maternité épanouie après avoir galéré plus ou moins longtemps ? Je me suis rendu compte que beaucoup de femmes se posaient ces mêmes questions pour la grossesse et l’accouchement aussi. Alors j’ai commencé à chercher. Il doit y avoir un mode d’emploi, une application, un service après-vente ou que sais-je… Et je l’ai trouvé : ça s’appelle DOULA.

« Oui, Tata, ça s’écrit D O U L A. Ça se dit comme ça en toutes les langues. C’est un mot grec qui veut dire la femme qui sert une autre femme. »

« Je sais, Papa, il y a une Association Doulas de France. Vas-y, continue de taper sur Internet. Tu verras que j’en fais partie, que j’ai signé leur charte et tu y trouveras encore beaucoup d’autres informations très intéressantes. »

« Je continue, Cousine, t’inquiète ! La doula est présente auprès de la jeune/future mère, elle la soutient émotionnellement. Elle peut lui donner un coup de main dans l’organisation de la nouvelle vie de maman. Elle peut commencer cet accompagnement pendant la grossesse et le poursuivre pendant et après l’accouchement. »

« Non, Cousin, la doula n’est pas une sorte de sage-femme. Elle n’a pas de compétences médicales pour établir un suivi de grossesse ou pratiquer un accouchement. Son rôle se joue dans le bien-être de la maman dans tous les autres domaines. »

« Tu es gentille, Cousine, je sais que tu serais venue. Et ça m’aurait certainement aidé. Ce que la doula apporte en plus qu’un proche, c’est que c’est une figure maternelle qui est neutre et qui a appris à laisser de côté son propre cadre de référence. Elle n’est pas influencée et elle n’influence pas. Elle écoute, elle ne juge pas, elle est bienveillante, elle accepte les choix de la maman, car elle est persuadée que ce choix est le meilleur pour cette situation et ce lien mère-enfant. De plus, comme elle suit des formations en continue, ses connaissances sont à jour dans le domaine de la périnatalité. »

« Oui, Tonton, tu as raison, elle n’oublie pas le père non plus ! Bien au contraire ! La doula est là pour toute la famille et assure que tout le monde trouve sa place et s’y épanouisse. »

« Non, Maman, ce n’est ni un coach, ni une conseillère. D’ailleurs la doula ne donne pas de conseils. …Ah du coup tu as du mal à comprendre le concept. Ok, attends… tu te souviens des super conseils de Mamie concernant mon éducation ? … Bon, ben, là, je vois que tu as compris. »

« Papa, tu veux savoir qui demandera mes services. C’est simple : tout le monde. Les jeunes/futures mamans qui sont conscientes que devenir mère est un réel bouleversement existentiel, mais qu’elles peuvent traverser plus facilement avec du soutien bienveillant. Les jeunes/futures papas qui savent déjà que le bien-être de la maman va faciliter la vie de famille. Les entourages expérimentés des jeunes familles qui savent qu’un bon accompagnement vaut plus qu’un nième petit body trop mignon. Et d’ailleurs toutes les femmes qui ont une histoire à raconter. »

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« Et pour finir, voilà ma carte de visite. Ben oui, Tata, c’est normal qu’il y ait le mot DOULA dessus… quand même… C’est tout l’intérêt. Pardon ?! Ce mot n’est pas assez connu ?! En effet, je voudrais que ce métier soit de plus en plus connu pour permettre à toutes les mamans d’en profiter. »

Et ainsi fut. Je suis devenue DOULA.

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